Si l’on en croit une étude naissante venue du Royaume-Uni, un diplôme de l’enseignement supérieur ne fait pas pour autant un bon professionnel. De nombreux employeurs se déclarent de moins en moins satisfaits de leurs nouvelles recrues, notamment en ce qui concerne l’attitude à l’égard du travail, les capacités de communication et de résolution de problèmes, ainsi que l’aptitude à développer de bonnes relations avec les clients.
Serait-il possible que les lacunes marquées par les employeurs – manque des connaissances entrepreneuriales de base, faibles compétences en communication et attitude négative face au travail – provinssent directement de l’enseignement reçu dès les premières années scolaires ? Regardez par exemple ce qui est enseigné sur l’individu. Selon les mots de C. S. Lewis, le système scolaire encourage une attitude du style « tout le monde vaut tout le monde » sans se préoccuper des aptitudes ou des capacités des uns et des autres.
Éduques dans cette idée, les étudiants ont aisément tendance à se croire sortis de la cuisse de Jupiter. Si ce travers n’est pas corrigé, ils ne seront que trop enclins à exiger de plus de plus de louanges et d’avantages à mesure qu’ils grandissent et accèdent au marché du travail.
Ou regardez la façon dont l’école développe la socialisation des élèves. C’est depuis longtemps l’un des objectifs les plus importants du système scolaire, mais force est de constater que cette socialisation ne se fait qu’à l’intérieur d’une seule classe d’âge.
Les élèves ont alors du mal à interférer avec des individus n’appartenant pas à leur cercle immédiat. Cela devient problématique lorsqu’ils entrent dans la vie active et doivent coexister pacifiquement avec des personnes, clients ou collègues, ayant 10, 20 ou même parfois 50 ans de plus qu’eux.
De plus, le système éducatif a éliminé bon nombre d’expériences qui permettaient de s’accoutumer avec le monde de l’entreprise – les classes-ateliers par exemple – tout en dénigrant le concept d’apprentissage. Sans ces expériences précoces, il n’est guère étonnant de enregistrer que les jeunes salariés n’ont aucune idée du monde de l’entreprise dans lequel ils entrent.
La plus part des employeurs ne remettent pas en cause le contenu des études, ils déplorent des lacunes au niveau du savoir-être et du comportement (confiance en soi, communication orale, conscience professionnelle…). Je pense que les instituts de formation courte durée et les stages constitueraient un élément déterminant pour l’insertion dans le monde professionnel. Il s’agirait également d’améliorer la communication entre le monde de l’enseignement et celui du travail afin que les jeunes obtiennent des informations plus complètes sur les métiers et surtout les voies d’accès.